Le samedi 6 décembre 2025, le député de Guiglo commune, Émile Kohou Guiriéoulou, a présenté à Abidjan-Cocody un bilan détaillé de ses cinq années à l’Assemblée nationale. Devant la presse, le président de la Commission de la recherche, de la Science, de la Technologie et de l’Environnement (CRSTE) a résumé son mandat comme cinq années d’écoute, d’action et de fidélité aux valeurs républicaines.
Élu pour la première fois en 2011 puis réélu en 2021, l’élu de Guiglo indique avoir poursuivi un objectif constant. « servir l’intérêt général, au service de notre circonscription, de notre pays et du continent africain », a-t-il dit.
Face à un contexte politique et socio-économique en profonde mutation, il estime que les missions du député se sont élargies, englobant désormais des rôles d’expert, de médiateur, de diplomate et même de contre-pouvoir institutionnel.
Selon lui, au cours de la législature, l’Assemblée nationale a examiné 168 projets de loi. Le groupe parlementaire PPA-CI, auquel il appartient, en a soutenu 150, rejeté 16 et s’est abstenu à deux reprises.
terres sans maîtres
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À la tête de la CRSTE,  Guiriéoulou revendique un rôle central dans les grandes réformes du pays, l’adoption de 15 lois majeures portant notamment sur l’environnement, l’eau, l’urbanisme, l’assainissement, la presse, l’audiovisuel et les communications électroniques. La commission a également conduit la réforme de la protection de l’éléphant et encadré plusieurs auditions parlementaires liées aux problématiques environnementales.
Le député dit avoir initié deux propositions de loi, la première visant à moderniser la loi de 1998 sur le foncier rural, qu’il juge source de nombreux conflits en raison de dispositions floues comme la notion de « terres sans maîtres ». La seconde ambitionne de moraliser la vie publique, de réduire les pratiques clientélistes et d’interdire le cumul de certains mandats. Il regrette toutefois que ces initiatives n’aient jamais été inscrites à l’ordre du jour parlementaire. Sur le terrain du contrôle de l’action gouvernementale, Émile Kohou Guiriéoulou reconnaît une moisson maigre, plusieurs initiatives étant restées sans suite pour des raisons budgétaires ou politiques. Il met cependant en avant trois dossiers, l’affaire Dahlia Fleurs, où une enquête parlementaire a conduit, selon lui, à l’abandon d’un projet d’hôtel cinq étoiles dans une réserve naturelle, la crise des DATA, marquée par la flambée des prix de l’internet mobile et l’annulation in extremis d’une commission d’enquête parlementaire, la forêt classée de Goin-Débé, où il dit avoir obtenu des informations sur un projet gouvernemental prévoyant un déclassement partiel au profit des populations riveraines.
Sur la scène internationale, l’élu affirme avoir représenté la Côte d’Ivoire dans plusieurs sommets climatiques, de la COP27 à la COP29. Il revendique en particulier la création, en septembre 2024, de la Déclaration d’Abidjan, acte fondateur du Réseau des Parlementaires Africains sur le Changement Climatique, dont il dit être le premier président élu. Ce réseau pilote actuellement un projet de loi modèle africain sur le climat et un logiciel continental de suivi des politiques climatiques. En outre,le député souligne son engagement auprès de la communauté, notamment le raccordement hydraulique du village de Mona, médiations communautaires, restitution des travaux parlementaires dans une trentaine de villages, organisation d’États généraux du canton Zaké-Blao, panels sur le foncier, appui matériel aux villages et lancement d’un programme de formation en acupuncture pour les agents de santé. Il annonce par ailleurs la création prochaine d’une bibliothèque municipale, pour laquelle 2 000 ouvrages ont déjà été reçus.
Ce bilan est avant tout celui des populations
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Enfin, Émile Kohou Guiriéoulou porte un regard critique sur le Sénat ivoirien, estimant que la nomination d’un tiers des sénateurs par le Président de la République contrevient au principe de séparation des pouvoirs. Il se dit défavorable à la forme actuelle du bicaméralisme instauré depuis 2016. Clôturant son intervention, l’élu affirme rester fidèle à ses engagements démocratiques. « Ce mandat a été celui de la responsabilité, de la proximité et du devoir républicain. Ce bilan est avant tout celui des populations de Guiglo, avec lesquelles j’ai travaillé chaque jour. »
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Mamadou Ouattara avec Ly Abdul
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