Dans un contexte régional marqué par l’instabilité, l’armée de l’air béninoise renforce ses capacités opérationnelles. De l’acquisition de nouveaux équipements à la montée en compétence de son personnel, cette force est engagée dans une transformation stratégique d’envergure.
Créée en 1964, l’armée de l’air béninoise demeure une composante modeste des forces armées en termes d’effectifs et de moyens. Elle joue néanmoins un rôle essentiel dans la défense nationale. Placée sous l’autorité directe du ministère de la Défense, elle s’organise autour d’unités spécialisées : escadrons d’hélicoptères, d’avions légers et de soutien logistique. Ces unités assurent la protection de l’espace aérien national, tout en apportant un appui crucial aux autres branches des forces armées.
La région du Sahel et du golfe de Guinée fait face à des menaces sécuritaires persistantes : incursions de groupes armés dans le nord du Bénin, piraterie maritime et trafics illicites dans les eaux du golfe. Dans ce contexte, l’armée de l’air béninoise joue un rôle stratégique en multipliant les missions de surveillance, de renseignement, d’évacuation sanitaire et d’appui aérien aux opérations terrestres. Pour répondre à ces enjeux, les effectifs ont été renforcés et les formations intensifiées. Pilotes, mécaniciens et officiers bénéficient de stages à l’étranger, notamment auprès de partenaires européens, qui permettent d’élever le niveau d’expertise technique et tactique. En parallèle, le recrutement de jeunes talents vise à assurer la relève et à pérenniser les acquis.
Ces missions, variées – surveillance aérienne, transport logistique, soutien à l’opération Mirador dans le nord du pays – traduisent une montée en puissance opérationnelle et une volonté affirmée de moderniser l’outil militaire aérien en l’adaptant aux réalités du terrain.
Des équipements modernes pour une force aérienne renforcée
La modernisation du parc aérien constitue un axe central de cette dynamique. Aujourd’hui plus diversifiée, la flotte aérienne répond avec plus de pertinence aux besoins opérationnels.
Parmi les acquisitions récentes figurent plusieurs hélicoptères de nouvelle génération. Les H215 Super Puma, robustes et polyvalents, sont mobilisés pour le transport tactique et les évacuations médicales. Leur autonomie et leur capacité d’emport en font des atouts majeurs. Les H125M et AS550 Fennec, plus légers, sont dédiés aux missions de reconnaissance, de surveillance et d’appui-feu, grâce à leur maniabilité et leur aptitude à évoluer dans des zones difficiles d’accès. Les hélicoptères Mi-117 et Mi-8 assurent le transport lourd de troupes et de matériel, tandis que les Calidus B-250 offrent des capacités de surveillance armée, combinant vitesse et armement léger. À leurs côtés, les autogires Cavalon Sentinel et les hélicoptères AW109, rapides et maniables, sont déployés pour les patrouilles légères, les missions de sauvetage et les interventions d’urgence.
Du côté des avions légers, le Cessna Caravan C208B, offert par l’Union européenne, s’impose dans les missions de surveillance et de transport sur pistes sommaires. La flotte compte également le DHC-6 Twin Otter pour le transport régional et la reconnaissance, le Xi’an MA600, le Humbert Tétras pour la formation et la reconnaissance, ainsi que le BAe 748, employé pour le transport moyen-courrier.
L’armée de l’air a également renforcé ses capacités de renseignement grâce à l’intégration de drones. Les DT-46, de fabrication française, sont spécialisés dans la surveillance et la collecte de données, tandis que les PMR-50 complètent le dispositif avec une couverture accrue du territoire.
La maintenance et la logistique sont assurées par des partenaires techniques, notamment CHI Aviation Handling GmbH, qui garantit la disponibilité opérationnelle des aéronefs et la continuité des missions.
La montée en puissance de l’armée de l’air béninoise illustre la volonté des autorités de renforcer la sécurité nationale face aux menaces croissantes. Les progrès réalisés, tant sur le plan matériel qu’humain, sont significatifs. Reste à maintenir cette dynamique sur le long terme, en consolidant les formations, en assurant la disponibilité des équipements et en ajustant les capacités aux défis sécuritaires de demain.
Constantine
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