Mamadou Touré et Charles Blé Goudé, respectivement chefs des délégations du Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP) et de la Coalition pour l’Alternance Pacifique en Côte d’Ivoire (CAP-CI), se sont exprimés à l’issue de la première réunion de travail du comité technique mis en place par les deux entités pour mener le dialogue en vue d’une élection présidentielle apaisée.
Suite à la rencontre entre la direction du RHDP et celle de la coalition de l’opposition dénommée CAP-CI, le mercredi 16 juillet 2025, au siège du MGC à Cocody Riviera Golf, dans le but d’amorcer un dialogue devant aboutir à une élection présidentielle apaisée et consensuelle le 25 octobre 2025, les deux parties ont effectivement jeté les bases desdites discussions. Le comité technique de travail, constitué à l’issue de la rencontre du 16 juillet 2025 et composé de cinq personnalités de chaque camp, a tenu sa première séance de travail le mardi 5 août 2025, au siège du RHDP à Abidjan Cocody. Une rencontre à huis clos à l’issue de laquelle chaque partie a exprimé sa satisfaction. « Aujourd’hui, c’est la première réunion du comité technique de travail. L’objectif est de passer en revue les différents points, qu’il s’agisse des préoccupations de l’opposition, notamment réunie au sein de la CAP-CI, ou des préoccupations du RHDP. Lors de cette première séance, nous avons échangé sur ces préoccupations et transmis à l’une et l’autre partie les documents relatifs à ces préoccupations. Nous avons convenu d’organiser une seconde séance de travail lundi prochain. Au cours de cette séance, nous examinerons tous ces points et discuterons plus en profondeur. Ensuite, nous rendrons compte à ceux qui nous ont mandatés, qui pourront donner suite à ces discussions. Je me réjouis de l’état d’esprit qui a prévalu au cours de ces échanges. Nous avons décidé de travailler en toute confiance dans l’intérêt supérieur de notre pays », a déclaré le ministre Mamadou Touré, chef de la délégation du RHDP. Pour lui, le dialogue ne doit jamais être rompu entre partis politiques. « Nous sommes frères, et le RHDP est un parti ouvert. D’ailleurs, lors de la première rencontre, nous nous sommes déplacés au siège du MGC. Pour cette deuxième rencontre, nous accueillons nos frères au siège du RHDP, ce qui montre l’ouverture des deux parties », s’est-il félicité. C’est Charles Blé Goudé, président du COJEP, qui a conduit la délégation de la CAP-CI. Il a salué cette posture. « Aujourd’hui, c’est nous qui venons ici. Pour arriver à un dialogue, il y a des étapes. D’abord, créer un climat propice aux discussions. C’est vrai que nous avons des vues divergentes sur certaines questions qui engagent la vie de la nation, mais avant tout, nous sommes tous Ivoiriens. Les Ivoiriens nous regardent, ils espèrent beaucoup de nous. Ces rencontres que nous avons eues ces derniers jours visent à créer ce climat de confiance entre nous. Discuter », a-t-il affirmé.
[ « Ce que nous ne souhaitons pas, c’est d’amener les Ivoiriens à prendre encore des baluchons pour aller vers des pays voisins » ]
Sur les griefs des deux parties, rien n’a filtré du contenu des dossiers échangés. Cependant, concernant la CAP-CI, nul ne doute que leurs exigences porteront sur des points habituels, notamment la réinscription sans condition des leaders politiques absents de la liste électorale, un audit indépendant et public de la liste électorale définitive, la reprise immédiate de la révision de la liste électorale dans des conditions transparentes et inclusives, ou encore la démission du président de la CEI, Ibrahime Coulibaly-Kuibiert, dont la posture, jugée partisane, ne garantirait plus la neutralité attendue de l’institution. « Il y a des points sur lesquels on peut s’entendre, et d’autres sur lesquels on ne pourrait pas s’entendre. Mais il faut toujours discuter, dialoguer. C’est à cela que nous nous employons aujourd’hui », a déclaré Charles Blé Goudé, qui a affirmé que d’autres rencontres du comité se tiendront, jusqu’à ce que l’État prenne le relais pour élargir les débats. Il en a profité pour adresser un message aux autres acteurs politiques nationaux sur la nécessité de préserver la paix. « Le RHDP et la CAP-CI ont pris cette initiative, et nous comptons aller jusqu’au bout pour rassurer nos compatriotes. Ce que nous ne souhaitons pas, c’est d’amener les Ivoiriens à reprendre leurs baluchons pour aller vers des pays voisins. Ce serait méchant de la part des acteurs politiques. Ce que nous voulons éviter, c’est à cela que nous travaillons pour aboutir à des élections apaisées et inclusives. Nous y travaillons. Le débat était bon enfant, et nous devons continuer ainsi. Notre histoire nous interpelle. Elle est encore récente, nous l’avons tous vécue, et nous devons faire en sorte que l’existence de problèmes ne nous conduise pas à des actions de violence par la suite. On peut régler ces problèmes autour d’une table de négociation, comme nous commençons à le faire », a-t-il lancé.
Jean-Hubert Koffo
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