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Le président du courant « Démocratie et valeurs » du Front Populaire Ivoirien (FPI), Issiaka Sangaré, était en mission de mobilisation de ses militants et sympathisants à Bouaké, capitale de la région du Gbêkê. Cette activité s’est tenue le samedi 31 mai 2025, au Centre Culturel Jacques Aka, en présence d’une forte délégation.
Dès l’ouverture, c’est le délégué régional du Gbêkê, Norbert Blé, qui s’est adressé aux militants venus de nombreuses localités : Sakassou, Béoumi, Bodokro, Lolobo, Marabadiassa, Katiola, entre autres. Il a dressé le bilan à mi-parcours du courant.
200 sections enregistrées par les fédérations
« Depuis le 24 septembre 2024, nous avons pris nos responsabilités pour sauver le FPI et éviter le naufrage. Tous les camarades ont compris le message lancé par la cellule tactique dirigée par le président délégué Issiaka Sangaré. Les militants du Gbêkê ont très tôt adhéré à l’appel ! Sur les 33 fédérations enregistrées dans le fichier du FPI, le CDV (Courant Démocratie et Valeurs) en conserve 30. Au total, ce sont 200 sections bien encadrées par les fédérations. Nous enregistrons également l’arrivée de trois nouveaux fédéraux issus de la fédération éclatée d’Ahougnansou : Ahougnansou Commune, Ahougnansou 2 et Ahougnansou Dohoun. »
Selon lui, le courant « Démocratie et valeurs » transforme l’exclusion orchestrée par d’anciens camarades en une avancée décisive. Il voit dans cette « vulnérabilité momentanée » un tremplin pour la renaissance d’un FPI uni, solidaire et fort, fidèle aux principes et aux textes fondateurs du parti, notamment les statuts de juillet 2001 et leur version modifiée en 2018.
« C’est là toute la quintessence de l’art politique : savoir se réinventer, disparaître pour mieux réapparaître, et faire de chaque obstacle une opportunité de rebond qualitatif », a conclu Norbert Blé.
Issiaka Sangaré : “Il ne faut pas attenter à la légitimité institutionnelle”
Prenant la parole à son tour, Issiaka Sangaré a abordé plusieurs sujets d’actualité nationale, notamment l’appel au dialogue politique lancé par une partie de l’opposition.
« Il y a un appel fort en faveur du dialogue politique ces temps-ci. Mais dire que l’absence de dialogue est une épée de Damoclès sur le pays n’est pas une démarche responsable. Le dialogue politique suppose la participation de plusieurs partis. Il ne doit pas être une atteinte à la légitimité démocratique. Celui -ci repose sur des institutions élues par les populations et investies de prérogatives constitutionnelles. Il ne faut pas laisser croire que le dialogue politique pourrait imposer de nouvelles règles au mépris de ces institutions. Une telle dérive nous éloignerait du respect du calendrier électoral prévu par la Constitution. »
“Nous ne demandons pas un partenariat avec le RHDP”
Issiaka Sangaré a également clarifié la position de son courant vis-à-vis du parti au pouvoir :
« Nous représentons un nouvel espoir pour le peuple. Nous voulons un environnement où les Ivoiriens peuvent dialoguer dans la paix, pour bâtir une Côte d’Ivoire meilleure. Nous sommes attachés au partenariat avec le RHDP. Ce n’est pas de l’opportunisme, mais une opportunité pour faire avancer le pays et éviter les drames du passé. Nous ne demandons pas un partenariat, car il existait déjà. Nous souhaitons seulement son renforcement, notamment sur les questions électorales. »
Il a critiqué l’attitude d’Affi N’Guessan :
« Affi avait déclaré que le partenariat n’avait pas cette vocation. Il en est sorti simplement parce qu’il a perdu dans la région du Moronou. C’est paradoxal. »
Le président du CDV a annoncé un grand rassemblement à Abidjan en juillet 2025 pour désigner leur candidat à la présidentielle d’octobre.
« L’opposition doit proposer des idées au pouvoir. La politique est comme la boxe : on se donne des coups, puis on se salue. Mais il ne faut pas croire que le RHDP va faire le lit de l’opposition. »
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Foumséké Coulibaly, envoyé spécial à Bouaké
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