La Commission Électorale Indépendante (CEI) a saisi les autorités judiciaires à travers une plainte déposée le 24 octobre 2025 contre la société éditrice du site d’information Abidjan.net. Adressée au Directeur de la Police Criminelle, la plainte, signée par le Cabinet d’Avocats Binta Bakayoko, fait état d’une publication de résultats fictifs de l’élection présidentielle, avant même la tenue du scrutin prévue le 25 octobre 2025 .
Une publication de “gravité exceptionnelle”
La CEI explique avoir été « surprise de constater » que le site Abidjan.net avait diffusé des chiffres présentés comme les résultats officiels de l’élection présidentielle, en détaillant des scores et pourcentages attribués aux candidats par région.
Cette publication, intervenue moins de 24 heures avant l’ouverture des bureaux de vote, a été jugée susceptible de jeter le discrédit sur la sincérité du processus électoral et de troubler gravement l’ordre public, déjà fragilisé par endroits dans le pays .
erreur d’affichage de données
Abidjan.net a par la suite publié un communiqué évoquant une “erreur d’affichage de données” sur sa plateforme et attribuant l’incident à un problème technique temporaire. Cependant, la CEI estime que cet argument ne saurait justifier la gravité de la situation, considérant que les auteurs avaient “parfaitement conscience de l’impact” qu’une telle diffusion pouvait provoquer sur la population .
Des sanctions pénales en vue
Le document juridique évoque des infractions prévues et réprimées par les articles 179 et 183 du Code pénal, ainsi que les articles 60 et 65 de la loi n°2013-451 du 19 juin 2013 sur la cybercriminalité, modifiée en 2023.
La CEI estime que ces faits constituent une atteinte à l’ordre public par la diffusion de fausses informations à travers un système informatique, et demande à la Police Criminelle de rechercher et appréhender les auteurs afin qu’ils répondent devant la justice .
Rôle et missions de la CEI
La plainte rappelle que la Commission Électorale Indépendante est une autorité administrative indépendante, créée par la loi et chargée de garantir l’organisation et la transparence des élections en Côte d’Ivoire.
Ses missions incluent la gestion du fichier électoral, la mise à disposition du matériel électoral, et surtout la garantie du droit et de la liberté de vote sur tout le territoire national.
Toute publication non vérifiée ou susceptible de porter atteinte à la crédibilité du processus électoral est donc, selon la CEI, une violation directe des lois de la République .
Préserver la paix sociale
À travers cette plainte, la CEI affirme vouloir préserver la confiance du public dans le processus électoral et prévenir toute manipulation de l’opinion en période sensible.
Le Cabinet Binta Bakayoko, agissant au nom du président de la CEI, Ibrahime Coulibaly-Kuibiert, invite les autorités compétentes à traiter le dossier avec diligence et à rappeler l’importance de la responsabilité des médias en période électorale.
Cette affaire, qui survient à la veille du scrutin présidentiel, fait apparaître les enjeux liés à la diffusion de l’information en ligne et le rôle crucial des médias dans la préservation de la stabilité démocratique et du climat de paix en Côte d’Ivoire.
Charles Kouassi
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