Depuis plusieurs semaines, le choléra refait surface avec une virulence inquiétante. La Côte d’Ivoire, comme plusieurs pays voisins, fait face à une résurgence de cette maladie diarrhéique mortelle.

Selon les dernières données, 436 cas et 19 décès ont été officiellement recensés depuis le 25 mai 2025, avec une accélération récente de l’épidémie au-delà d’Abidjan. L’UNICEF alerte sur la vulnérabilité de 80 000 enfants dans la région, tandis que les autorités sanitaires et les ONG multiplient les efforts pour contenir la propagation.

La Côte d’Ivoire n’est pas le seul pays d’Afrique de l’Ouest et centrale à subir une flambée de choléra. Selon l’UNICEF, 12 pays de la région sont actuellement touchés, avec des épidémies actives en République démocratique du Congo (RDC), au Nigeria, au Tchad, au Ghana et au Togo. Ces pays partagent des facteurs de risque communs : systèmes de santé à renforcer, accès à l’eau potable à améliorer et conditions d’hygiène à optimiser.

En Côte d’Ivoire, l’épidémie a pris une ampleur notable, notamment dans le district sanitaire de Port-Bouët. Le choléra, une infection diarrhéique aiguë causée par la bactérie Vibrio cholerae, se manifeste par des symptômes sévères : diarrhées aqueuses, vomissements et déshydratation rapide. Sans traitement immédiat, la maladie peut être mortelle en quelques heures.

Les causes de cette résurgence sont multiples. L’ampleur de la saison des pluies, les inondations et les déplacements de populations ont complexifié les conditions sanitaires. Par ailleurs, la sous-déclaration des cas et les croyances locales, comme la méfiance envers les centres de santé, compliquent la réponse sanitaire.

La lutte contre le choléra : un combat multisectoriel

Face à cette situation, les autorités ivoiriennes et leurs partenaires ont mis en place plusieurs mesures pour endiguer l’épidémie. La Croix-Rouge ivoirienne, soutenue par la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC), a lancé des campagnes de sensibilisation, installé des dispositifs de lavage des mains et désinfecté les zones à haut risque. L’UNICEF et Médecins Sans Frontières (MSF) ont également renforcé leurs interventions, notamment par la distribution de sels de réhydratation orale et la vaccination des populations à risque.

Cependant, ces efforts sont menacés par le retrait de l’USAID, l’agence américaine pour le développement international. L’USAID jouait un rôle clé dans le financement des programmes d’eau, d’assainissement et d’hygiène (EAH) en Côte d’Ivoire et dans la région. Son retrait pourrait affaiblir les capacités de réponse aux épidémies, notamment en limitant l’accès aux ressources nécessaires pour prévenir et traiter le choléra.

La situation est d’autant plus complexe que les systèmes de santé locaux sont déjà sous pression. Les conflits et les chocs climatiques, comme les inondations, exacerbent les risques de propagation. Une mobilisation des financements et des ressources reste nécessaire pour renforcer les capacités de réponse aux épidémies. Cependant, le pays est déjà parvenu à sortir de crises similaires par le passé. Le gouvernement saura trouver les réponses pour mettre fin à l’impact de cette crise aussi, à laquelle il fait déjà courageusement face avec sa population.

Constantine.



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