Les membres de la Commission de la recherche, de la science, de la technologie et de l’environnement (CRSTE) du Sénat, ont adopté à l’unanimité, le jeudi 5 mai 2025, un projet de loi déterminant dans la lutte contre les changements climatiques. Défendu par le ministre l’Environnement, du Développement Durable et de la Transition Écologique, Jacques Assahoré Konan, ce texte marque une étape importante dans la gouvernance climatique de la Côte d’Ivoire.
Un contexte d’urgence climatique pressant
S’appuyant sur les conclusions alarmantes du sixième rapport du GIEC, le ministre a souligné l’urgence d’agir face aux menaces croissantes que fait peser le dérèglement climatique sur la santé des populations, l’économie nationale et l’environnement. « À l’horizon 2050, la hausse des températures pourrait atteindre jusqu’à 4°C si rien n’est fait. Les impacts sont déjà visibles dans le pays : irrégularité des pluies, raccourcissement des saisons agricoles, baisse de la production vivrière, érosion côtière accélérée, multiplication des inondations, recrudescence des maladies vectorielles et stress hydrique sur les principaux fleuves », a relevé l’émissaire du gouvernement.
Selon le rapport « Climat et Développement de la Banque mondiale (2023), les impacts du changement climatique pourrait faire basculer 1,63 million de personnes dans l’extrême pauvreté d’ici 2030 et réduire le PIB de 13 % d’ici 2050 », a-t-il déclaré. Malgré les avancées législatives existantes (codes de l’environnement, de l’eau, forestier, etc.), le cadre juridique présentait des insuffisances dans la coordination de l’action climatique, la mobilisation des financements carbone, et le suivi-évaluation des politiques. Le nouveau projet de loi vise donc à combler ces lacunes en alignant le droit national avec les engagements internationaux, notamment l’Accord de Paris. Il introduit des mécanismes novateurs comme : la régulation du marché carbone, la création d’une instance nationale de coordination climatique, la définition claire des infractions environnementales assorties de sanctions, et des mesures pour renforcer la résilience des populations les plus vulnérables. À travers ce texte, le ministre Jacques Assahoré Konan, a indiqué que le gouvernement entend donner une impulsion nouvelle à la politique climatique du pays. « Il s’agit non seulement de réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais aussi de mieux anticiper les risques et d’attirer davantage de financements verts. Ce projet de loi s’inscrit également dans le cadre des réformes convenues avec le FMI dans le programme FRD (Facilité pour la Résilience et la Durabilité) conclu en 2024.
Harry Diallo depuis Yamoussoukro
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