Un panel d’acteurs et partenaires pour prévenir et assurer la continuité de l’école en cas d’urgence.

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Dans le cadre de la Semaine mondiale d’action pour l’éducation (SMAE) 2025, le comité régional de Yamoussoukro du Réseau ivoirien pour la promotion de l’éducation pour tous (RIP-EPT) a organisé, le mercredi 30 avril, une conférence-débat au préau de l’Inspection de l’enseignement primaire (IEP) Sinzibo (Yamoussoukro 1) portant sur le thème de cette année : « Quelles mesures pour la protection de l’éducation en situation d’urgence, surtout en faveur des couches vulnérables et défavorisées ? » Ce panel a réuni divers acteurs de la communauté éducative : représentants des collectivités décentralisées, ONG de parents d’élèves, associations de jeunes et de femmes, ainsi que des responsables éducatifs.

« Un cadre de dialogue pour anticiper les crises »

A l’instar des autres panelistes Koa N’gouandi Frédéric, secrétaire général de la Direction régionale de l’Éducation nationale et de l’Alphabétisation (DRENA) de Yamoussoukro, et point focal du RIP-EPT, a apporté un éclairage détaillé sur la thématique. Selon lui, l’objectif est de créer un espace de dialogue afin d’examiner les actions et stratégies assurant la continuité éducative, en particulier pour les enfants vulnérables : filles, enfants handicapés, ou issus de milieux défavorisés. L’orateur a souligné que les « mesures » incluent politiques, stratégies et initiatives à différents niveaux, national, régional ou local, en fonction de la nature des urgences (pandémie, conflit, catastrophe naturelle…).

« L’école ivoirienne se veut inclusive »

Le représentant de la DRENA a insisté sur la nécessité de bâtir une école inclusive, équitable, qui accueille tous les enfants sans discrimination. Des lycées comme le Lycée Mixte 1 de Yamoussoukro accueillent ainsi des élèves malentendants, illustrant les efforts en faveur de l’intégration. Il a indiqué que des aménagements comme les rampes d’accès sont progressivement intégrés pour répondre aux besoins des enfants vivant avec un handicap. « L’école devient ainsi un cadre d’apprentissage mais aussi de cohésion sociale » a-t-il mentionné.

« Des exemples concrets d’actions face aux crises »

Koa N’gpuandi Frédéric a illustré son propos par plusieurs cas concrets : Crise militaro-politique de 2002 , qui a vu la fermeture des classes dans le nord de la Côte d’ivoire et la mise en place d’« écoles relais » dans le sud pour garantir la continuité de l’enseignement ; Pandémie de la COVID-19 , qui a suscité l’introduction de l’école numérique (« Mon école à la maison »), dispositifs sanitaires dans les établissements et réorganisation des emplois du temps ; Tornade de 2025 à l’école Kokrénou Extension , la création d’un comité de crise local, relogement des classes sinistrées et réhabilitation rapide grâce à un plaidoyer réussi auprès des autorités ; la Pollution du lac aux Caïmans , qui a occasionné la fermeture temporaire des écoles impactées, traitement du site et coordination dirigée par le préfet de région. « Dans tous ces cas, la collaboration entre DRENA, autorités locales, ONG, parents d’élèves et institutions étatiques a été déterminante », a-t-il argumenté.

« Des défis persistants à relever »

Parmi les obstacles évoqués, le panéliste a parlé de la fréquence des sinistres, l’insuffisance des ressources financières, l’absence de plan régional de contingence, et l’ampleur du territoire couvert par la DRENA. « Chaque pluie emporte une toiture quelque part », a déploré le secrétaire général, soulignant la vulnérabilité des infrastructures scolaires. Ajoutant que l’absence d’un mécanisme d’alerte précoce au niveau régional limite la capacité d’anticipation et de réaction rapide.

« Plaidoyer pour un plan régional de contingence »

Pour terminer, l’intervenant a plaidé pour l’intégration de la gestion des situations d’urgence dans la planification scolaire régionale. Il appelle à la mise en place d’un plan régional de contingence, mobilisant les partenaires éducatifs pour rendre l’école plus résiliente face aux crises. Il a enfin suggéré d’explorer des approches innovantes comme les TIC, dont l’efficacité a été démontrée durant la pandémie de COVID-19, pour garantir la continuité de l’apprentissage même dans des contextes difficiles.

Harry Diallo depuis Yamoussoukro



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