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Longtemps marginalisée malgré son ancrage profond dans les pratiques de santé des populations, la médecine traditionnelle ivoirienne obtient enfin une reconnaissance officielle. En effet,un arrêté ministériel autorise désormais son exercice au sein des établissements publics de santé. Une décision historique qui ouvre la voie à une collaboration entre médecine traditionnelle et médecine moderne.
Maître Aboutou Koffi, naturothérapeute et défenseur de cette pratique ancestrale, a révélé l’information lors d’une conférence de presse organisée le vendredi 03 septembre 2025 dans ses locaux à Cocody Riviera sous le thème « La collaboration entre médecine traditionnelle et médecine moderne dans l’arsenal thérapeutique ivoirien ».
Le conférencier a annoncé que cette avancée repose sur un arrêté ministériel signé le 2 février 2021 par le président du conseil économique, social, environnemental et culturel Dr Aka Aouélé alors ministre de la Santé.
Ce texte, référencé N°00016/MSP/cab, crée une Unité de Médecine Traditionnelle (UMT), en précisant ses attributions, sa composition, son organisation et son fonctionnement.
« La Côte d’Ivoire reconnaît et réhabilite sa médecine traditionnelle », s’est réjoui Me Aboutou Koffi, tout en déplorant que cette décision soit restée méconnue pendant plusieurs années. « J’ai eu connaissance de cet arrêté quatre ans après sa signature. Aujourd’hui, je me dois de partager l’information avec toute la Côte d’Ivoire, le monde entier et l’humanité », a-t-il déclaré.
Vers une intégration dans les hôpitaux publics
Selon le naturothérapeute, cette reconnaissance permettra aux patients de consulter librement des praticiens de médecine traditionnelle sans crainte de stigmatisation : « Aujourd’hui, l’État nous autorise. La médecine traditionnelle est la médecine de tous les jours. Nous sommes 14 000 tradi-praticiens en Côte d’Ivoire. C’est ensemble que nous allons guérir les malades ».
Il a également lancé un appel aux autorités pour que cette décision se matérialise concrètement à travers l’ouverture de bâtiments dédiés dans les hôpitaux publics, afin d’y installer les futures Unités de Médecine Traditionnelle (UMT).
Une expertise déjà éprouvée
Me Aboutou Koffi n’est pas étranger au système hospitalier moderne. Il a exercé pendant près de quatre ans au sein du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Treichville. Fort de cette double expérience, il incarne cette volonté d’unir deux approches thérapeutiques longtemps perçues comme antagonistes.
Cette décision ministérielle pourrait bien marquer un tournant dans le système de santé ivoirien, en valorisant les savoirs endogènes tout en encourageant un dialogue ouvert avec la médecine conventionnelle.
Gérard Batoua avec sercom
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