À l’instar de plusieurs régions de la Côte d’Ivoire telles qu’Abengourou, Aboisso, Agboville, Bondoukou, Daloa, Gagnoa et Korhogo, le comité régional du Réseau Ivoirien pour la Promotion de l’Éducation pour Tous (RIP-EPT) de Bouaké a commémoré, ce mercredi 30 avril 2025, la Semaine Mondiale d’Action pour l’Éducation (SMAE). La cérémonie s’est tenue dans la salle de conférence de la Direction Régionale de l’Éducation Nationale (DREN2).
L’activité phare de cette journée a été une conférence-débat autour du thème : « Quelles mesures pour la protection de l’éducation en situations d’urgence (ESU), notamment en faveur des populations vulnérables et défavorisées ? » Objectif : créer un cadre de dialogue entre les différents acteurs du système éducatif régional afin de réfléchir aux mécanismes permettant d’assurer la continuité de l’éducation en période de crise, notamment pour les enfants en situation de vulnérabilité, dont les filles et les enfants handicapés.
En présence de plusieurs autorités éducatives et administratives locales, cette initiative a mis en lumière plusieurs urgences qui entravent le bon fonctionnement du système éducatif en Côte d’Ivoire.
Selon Soro Zoumana, président du comité régional du RIP-EPT, cette rencontre vise à promouvoir l’éducation inclusive pour tous, qu’il s’agisse de l’enseignement général ou technique. « Cette activité doit attirer l’attention de l’État sur son obligation de garantir l’accès à l’éducation pour tous les enfants », a-t-il déclaré. Il a ajouté : « L’humanité ne peut fonctionner sans heurts. Il y a toujours des situations comme les guerres, les catastrophes naturelles, les grèves ou encore les conflits liés aux écoles entre bailleurs et locataires. »
Soro a également souligné que l’éducation en situations d’urgence englobe toutes les formes d’apprentissage, incluant la petite enfance, l’enseignement primaire, secondaire, technique, professionnel et l’éducation des adultes. « Elle offre une protection physique, psychosociale et cognitive, essentielle pour sauver des vies dans les contextes de crise », a-t-il affirmé.
Le conférencier principal, Ouattara Mamadou, Secrétaire Général de la DREN2 et expert en éducation, a pour sa part identifié plusieurs défis majeurs à relever. Il a notamment pointé le manque criant d’infrastructures scolaires publiques, l’insuffisance du personnel enseignant qualifié et les conditions de vie précaires des enseignants.
« Aujourd’hui, ce sont les établissements privés qui portent majoritairement l’éducation en Côte d’Ivoire, tant au niveau secondaire que supérieur. Les universités publiques, quant à elles, sont peu nombreuses et insuffisantes pour répondre à la demande », a-t-il déploré.
Il a exhorté les pouvoirs publics à investir dans la construction d’infrastructures éducatives spécialisées afin d’assurer une formation de qualité aux apprenants, à tous les niveaux.
À l’issue de cette journée de réflexion, les autorités locales ont salué l’initiative du RIP-EPT, estimant qu’elle participe à la consolidation du système éducatif ivoirien en mettant l’accent sur l’inclusion et la résilience en période de crise.
Nambacéré Joël
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