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Des leaders communautaires de la commune d’Adjamé ont bénéficié, le lundi 28 avril 2025, d’une formation portant sur la transparence budgétaire. Cette rencontre s’est tenue dans les locaux de l’ONG Action pour la Protection des Droits de l’Homme (APDH), situés dans ladite commune.
Selon Koné Nontihè, ancienne présidente de l’ONG APDH et coordinatrice du projet « Promouvoir la transparence budgétaire dans quatre communes du district d’Abidjan », l’initiative vise à mobiliser les acteurs institutionnels et locaux autour de la question de la transparence budgétaire. L’objectif est de favoriser une meilleure prise en compte des droits des communautés dans la gestion des ressources publiques.
Le projet est mis en œuvre dans les communes de Yopougon, Adjamé, Cocody et Port-Bouët. Pour atteindre ses objectifs, plusieurs activités sont prévues :
« Nous avons réalisé un rapport préliminaire d’évaluation de la transparence budgétaire. Ensuite, quatre ateliers de formation et de sensibilisation seront organisés dans les communes ciblées. Chaque commune accueillera deux jours de formation, avec 80 participants par session. »
Koné Nontihè a précisé qu’en plus des leaders communautaires, un atelier spécifique sera organisé à l’intention des conseillers municipaux des communes concernées.
« La transparence repose sur deux piliers : l’action de l’administration d’une part, et la participation citoyenne d’autre part. Le processus sera clôturé par un plaidoyer adressé aux autorités municipales afin de renforcer la gouvernance locale. J’invite les populations à s’impliquer davantage dans la gestion de leur communauté pour que leurs besoins soient mieux pris en compte. Cela contribuera à un développement durable. »
Kolotiolobafolo Alama Silué, formateur du jour et enseignant-chercheur en droit public à l’Université Alassane Ouattara de Bouaké a exposé sur le thème « transparence budgétaire dans les collectivités ».
« Aujourd’hui, nous avons présenté deux communications sur la transparence budgétaire. L’objectif est d’inciter les organisations de la société civile (OSC) à jouer un rôle actif dans la nouvelle dynamique de gouvernance publique. Cela suppose qu’elles aient accès aux budgets locaux et soient en mesure de les analyser pour formuler des recommandations. »
Il a également dénoncé certains stéréotypes
« L’époque où l’on disait que l’argent n’aime pas le bruit ou qu’on ne regarde pas dans la bouche de celui qui grille l’arachide est révolue. Ce sont des mentalités dépassées. Nous espérons qu’à l’issue de ces ateliers, nous aurons des citoyens plus engagés. »
Des outils pratiques ont été partagés avec les participants afin de renforcer leur engagement citoyen :
« Nous leur avons transmis des méthodes concrètes comme la participation aux réunions publiques, la mise en place de budgets participatifs ou encore la création de comités de suivi citoyen. Nous espérons qu’à l’issue de ces formations, une société civile plus éclairée et proactive verra le jour, pour une gouvernance locale plus transparente. » avant de conclure en disant que « La transparence budgétaire ne vise pas à accuser qui que ce soit. Elle ne suppose pas forcément des détournements. Elle est simplement synonyme de meilleure gestion. »
Olivier Dion, avec Gérard Batoua
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